Le thermalisme en Bourbonnais |
Cette page est en cours d'élaboration. Merci de votre compréhension.
La région bourbonnaise est riche d'eaux minérales, ce
qui a conduit à la création et au développement de stations thermales
dès l'époque romaine. Après tout, le Bourbonnais ne tire-t-il pas son
nom de Borvo, dieu celte guérisseur associé à l'eau ? Malgré
une efficacité indéniable, reconnue depuis 2000 ans, les cures
thermales ont souffert d'une désaffection notable en France depuis
plusieurs décennies. Victimes du scepticisme d'une partie du corps
médical et des coupes budgétaires, démodées et associées à une
image vieillotte, les stations thermales ont été à la peine pendant
la seconde moitié du XXème siècle.
Aujourd'hui elles se renouvellent, en proposant des activités plus ludiques et variées, des parcours beauté, santé, bien-être, ainsi que des soins adaptés au mode de vie moderne et aux séjours courts. De plus, le désir d'un retour aux médecines douces et naturelles se fait également sentir auprès du public en ce début de XXIème siècle. C'est pourquoi on peut parier que le thermalisme a encore de beaux jours devant lui. Vous trouverez ci-après une rapide présentation des trois stations thermales de l'Allier : Vichy la plus célèbre, Bourbon l'Archambault et Néris les Bains. S'y ajoutent deux stations thermales historiquement liées au bourbonnais mais aujourd'hui "hors-les-murs": Évaux les Bains (aujourd'hui dans la Creuse) et Bourbon Lancy (dans la Loire). |
VICHY
En attendant que cette rubrique soit complétée vous pouvez toujours consulter la page consacrée à l'histoire de la ville ici
|
BOURBON L'ARCHAMBAULT
Historique La source thermale, qui émerge d'une faille rocheuse, est d'abord recueillie par les Romains dans des bassins et des piscines, dont une en marbre blanc, au sein des premiers thermes. La ville est alors connue sous le nom d'Aqua Borvonis, du nom du dieu celte associé à l'eau et la guérison, Borvo. Les Romains y établissent une garnison. Au Moyen-âge, à l'ombre du château des Bourbons, les installations romaines continuent d'être utilisées, mais se détériorent au fil du temps. C'est pourquoi des travaux de rénovation sont entrepris dans la seconde moitié du XVIème siècle sous le règne d'Henri III , qui ordonne le captage des eaux. Mais c'est surtout sous les ordres de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, qu'est construit un nouvel établissement, le "Logis du Roy", de 1609 à 1626. Ce bâtiment abrite les thermes et le logement de l'Intendant des eaux. Les curistes logent le plus souvent dans le couvent des Capucins, qui se sont installés dans la ville en 1621. En 1644 Anne d'Autriche, épouse de Louis XIII, fonde l'Hôpital de la Charité pour accueillir les soldats invalides. Le directeur des thermes est un médecin de Moulins, Charles Delorme, qui est aussi le médecin du Roi. Il lance la station auprès de membres influents de la Cour et des milieux littéraires. On compte ainsi au nombre des curistes célèbres de l'époque Gaston d'Orléans lui-même, qui vient six fois en cure entre 1640 et 1649, Henriette d'Angleterre (nièce de Louis XIII et donc cousine de Louis XIV, mais aussi sa belle-soeur par son mariage avec Philippe d'Orléans), le Grand Condé, Scarron, Boileau, Fénelon, Mme de Sévigné, Mme de Montespan, qui y rend son dernier soupir en 1707, etc... C'est l'âge d'or de la station, qui est la plus réputée de France du Moyen-âge aux Temps Modernes. Après une éclipse lors de la Révolution, pendant laquelle les Capucins quittent leur couvent qui est vendu comme bien national, l'activité repart sous le Directoire grâce notamment à Talleyrand, qui viendra en cure pendant environ 30 ans, au début du XIXème siècle. En 1803 des travaux d'amélioration sont effectués au Logis du Roy. En 1810, sous le règne de Napoléon 1er, à la demande de l'État, on projette la construction d'un nouvel établissement thermal. Les bains accueillent alors environ 400 curistes. Un projet important est élaboré par la mairie en collaboration avec le ministère de l'Intérieur, mais il ne sera pas suivi d'effet. On se contente de nouveaux travaux au Logis du Roy en 1812. En 1824 Talleyrand fait racheter les terrains des Capucins et y fait aménager un parc et un premier Casino. Au cours du XIXème siècle de nombreux projets sont étudiés, mais ce n'est qu'en 1880 sous la IIIème République que le ministre du Commerce du président Jules Grévy valide la construction d'un nouvel établissement de bains, sous la direction de Charles Le Coeur. La construction s'étale de 1881 à 1885. Une gare est construite en 1887 et un nouveau Casino en 1889, année qui voit aussi la création d'un nouveau parc. Cette époque draine également son lot de célébrités, comme le Président Paul Doumer, la Reine Nathalie de Serbie, Camille Saint Saëns... Aujourd'hui les thermes sont classés aux Monuments Historiques, et la station accueille environ 4 300 curistes (contre 7 500 à Néris-les-Bains et 8 300 à Vichy). Caractéristiques des eaux La source, dite "Source des trois puits", est devenue depuis 1989 la "Source des trois puits est", suite à son recaptage après des contaminations bactériologiques décelées dans les années 60. L'eau jaillit à 55°C, et est refroidie à 36°C. Elle a un débit de 1 200 m3 par jour. C'est une eau de type chlorurée, sodique, bicarbonatée et sulfatée. Elle a des effets myorelaxants, sédatifs, anti-inflammatoires, antiseptiques et vasodilatateurs, et est indiquée principalement en rhumatologie et en gynécologie.
|
NÉRIS LES BAINS
Historique Néris les Bains en tant que station thermale est connue dès l'époque gauloise. Elle doit son nom au dieu gaulois Nerios, et se nomme alors Neriomagos. Les Romains modernisent et développent la bourgade, latinisant son nom en Aquae Nerii, qui devient vraisemblablement la ville la plus importante du département de l'Allier aux Ier et IIème siècles de notre ère. Les Romains construisent des thermes de 80 mètres par 60, et développent un usage thérapeutique des eaux. Les fouilles ont révélé la présence de plusieurs salles et piscines, d'une citerne, d'un aqueduc, d'une basilique, de villas, d'une nécropole etc... Au Moyen Age, l'activité thermale tombe en désuétude, mais à la Renaissance un usage domestique redémarre, dans ce qui subsistait encore des installations, seulement une fontaine d'eau froide et un bassin d'eau chaude. Marie Élisabeth de Favières, la veuve d'un seigneur, créé en 1724 un petit hôpital thermal. Lors du terrible tremblement de terre de Lisbonne en 1755, la grande source de Néris surgit soudain. C'est l'époque où Louis XV nomme un intendant des eaux, et les premiers curistes des Temps Modernes font leur apparition dans quelques hôtels, alimentés en eau thermale. On construit également un bain pour les pauvres. La station prend réellement son essor au XIXème siècle. Boisrot-Desservier est nommé inspecteur des eaux en 1812 et mène des recherches médicales sur les vertus des eaux. La construction de l'établissement thermal est autorisée par le préfet en 1819. Le cahier des charges de l'architecte est assez strict, et les travaux prennent du retard faute de moyens financiers. En 1826, la duchesse d'Angoulême pose la première pierre. Après plusieurs modifications, agrandissements et embellissements par les architectes successifs, l'établissement est enfin terminé en 1853. D'autres aménagements en lien avec les thermes ont également eu lieu : en 1819 les anciennes arènes sont transformées en parc d'agrément, et en 1827, un nouvel hôpital thermal, voulu par Boisrot-Desservier, est ouvert. Le bain des pauvres est également entièrement réhabilité en 1832. L'actuel Pavillon César, anciennement Petit Établissement, est construit sur son emplacement, et accueille les curistes, souvent hospitalisés, à des prix modérés, ainsi que les habitants de Néris gratuitement deux fois par semaine. Un riche habitant, Henri Régnier, embellit la station dans la seconde moitié du XIXème siècle, en développant un nouveau quartier sur les terres qu'ils possédait. En 1871, la route Montluçon-Gannat dessert Néris et également la gare voisine de Chamblet, qui, devant l'afflux de curistes, deviendra Chamblet-Néris en 1876. La ville se développe rapidement entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle. On construit un casino-théâtre, on reconstruit l'hôpital thermal, et on édifie de nouvelles villas et lotissements. On compte une vingtaine d'hôtels en 1912. À la Belle Époque, l'essor de la station continue : une nouvelle voie ferrée est créée, un établissement de bains de première classe est construit en 1930 dans un style mauresque, on créé de nouveaux parcs, de nouveaux quartiers... Avec le déclin du thermalisme, la gare sera toutefois fermée aux voyageurs en 1939 et aux marchandises en 1969. Elle deviendra le Pavillon du Lac. L'activité thermale se maintient toutefois honorablement avec 7 500 curistes par an. Caractéristiques des eaux La source de Néris jaillit de 4 500 mètres de profondeur, à 53°C, avec un débit de 60 mètres cubes par heure. Ce sont des eaux de type chlorurées, bicarbonatées sodiques faibles, hyperthermales polymétalliques radioactives. De par leurs vertus sédatives et antalgiques, dues à leur forte teneur en lithium, elles sont recommandées dans le traitement des affections psychosomatiques, ainsi qu'en neurologie et en rhumatologie.
|
ÉVAUX LES BAINS
Historique Évaux les Bains, dont le nom dérive du dieu gaulois Ivaos, a été occupée dès l'antiquité, où apparaît un "vicus" gallo-romain. La quarantaine de sources est exploitée dès la conquête romaine. On a retrouvé au XIXème siècle les vestiges d'un établissement thermal antique daté de 40 avant J-C. Les romains ont arasé le terrain et creusé des puits verticaux afin de capter les sources. Une partie du complexe a malheureusement disparue lors des fouilles et de la construction du nouvel établissement thermal, mais on a découvert une cour centrale, une galerie couverte, et plusieurs piscines et baignoires. Lors du déclin de l'empire romain, l'exploitation des thermes semble avoir été abandonnée, mais le Vicus Evonensis a continué à être occupé. Au XVIIème siècle, les chanoines propriétaires des terrains aménagent dans les caves quelques bassins pour soigner les pauvres. Il faut attendre le XVIIIème siècle pour que des particuliers aménagent également des bassins dans leur cave, créant des ébauches d'établissements. Trois d'entre eux en deviennent propriétaires, et à la veille de la Révolution, le "Village des Bains", situé à environ 1 km au nord du centre-ville, se compose des "Bains d'en haut", des "Bains d'en bas" et des "Bains Desglaudes". Au XIXème siècle, profitant de l'intérêt croissant pour le thermalisme, une société d'exploitation des eaux est créée par des notables locaux. Un nouvel établissement thermal est construit sur l'emplacement des Bains d'en Bas, les deux autres bains étant détruits. L'arrivée du chemin de fer, reliant notamment Évaux à Paris via Montluçon, contribue à l'essor de la station. En 1854 la société est dissoute et les thermes rachetés par un certain Nicolas Picaud en 1861. En 1898, les thermes sont exploités par la Société anonyme des eaux thermales d'Évaux les Bains, qui agrandit et modernise l'établissement, en construisant en particulier l'aile nord. En 1914, la gestion est confiée à une nouvelle compagnie la Société thermale du centre de la France. De 1942 à 1944, l'établissement est réquisitionné par le régime de Pétain pour emprisonner opposants politiques et juifs. La commune rachète les thermes en 1975. L'actuel établissement est construit au début du XXIème siècle, ainsi qu'un casino. On compte environ 3 800 curistes par an dans la station (pour une population de seulement 1 900 habitants). Caractéristiques des eaux Deux sources d'eau jaillissant à 60°C sont actuellement exploitées, la source César et la source Rocher. Les eaux sont de type sulfatées sodiques, peu minéralisées et radioactives. Leurs propriétés anti-inflammatoires, sédatives et cicatrisantes font qu'elles sont indiquées en rhumatologie, phlébologie et gynécologie. Leur forte teneur en lithium leur confère aussi un pouvoir décontractant qui est également utilisé dans le traitement du stress.
|
BOURBON LANCY
|